Actualités

 
Valras actualités

« Lous Ramaïres Valrassiens », ambassadeurs des sports traditionnels et languedociens

 

 


Plus qu’un sport, au-delà du folklore et de la tradition, les rames traditionnelles et les joutes reflètent l’âme de la région languedocienne, et font partie du patrimoine maritime vivant que la ville de Valras-Plage s’emploie à transmettre et à faire vivre, aux côtés du club « Lous Ramaïres Valrassiens ». 


Rencontre avec Sébastien Mulot, le président du club « Lous Ramaïres Valrassiens ».

 

Combien d’adhérents compte le club que vous présidez depuis 2008, et quels sont les moments forts qui rythment votre saison sportive ?

« Lous Ramaïres Valrassiens » réunit 55 rameurs et, depuis l’acquisition de 2 barques de joute nautique que nous avons entièrement restaurées grâce au soutien financier de la Ville, une quinzaine de jouteurs. Nous représentons les couleurs valrassiennes lors des compétitions officielles de rames traditionnelles comme le championnat de France ou la Coupe de France, et des tournois de joutes qui figurent au calendrier de la Ligue d’Occitanie. Nous participons également à des manifestations organisées ou parrainées par la Ville, telles les fêtes de la Saint-Pierre avec le challenge Motis, le Grand Prix de la ville de Valras-Plage avec le tournoi des « lourds » et le tournoi Albert Crouzat au mois d’août, ainsi que le challenge Guy Combes début septembre, les Journées du Patrimoine ou le Bain de Noël. Le docteur Laurence Safont, conseillère municipale déléguée aux actions de santé et aux solidarités, est le médecin fédéral du club, et le jeune agent municipal retraité Michel Briera en est le tout nouveau trésorier.

 

Dimanche 2 avril, la ville de Valras-Plage accueillera la 2ème manche du championnat de France de rames traditionnelles sur l’Orb. Le président de la commission « rames traditionnelles » de la Ligue d’Occitanie que vous êtes doit être satisfait ?

À l’évidence, ce sera un très bel événement nautique ! Cette compétition rassemblera environ une soixantaine d’équipages, soit 360 rameurs venus des régions Occitanie, PACA, Rhône-Alpes ainsi que de la ville de Bayonne récemment rattachée à la Fédération, et Valras-Plage sera fièrement représentée par les équipes de « Lous Ramaïres Valrassiens ». Durant cette journée, 6 catégories vont concourir : hommes, femmes, mixtes (équipes de moins de 50 ans), tamalous hommes, tamalous mixtes et les tamalettes (équipes de vétérans de plus 50 ans). Chaque équipe, composée de six rameurs et d’un barreur, s’affrontera sur un parcours total de 300 mètres… un spectacle magnifique en perspective !

 

Vous êtes également trésorier-adjoint de la Fédération Française de Joutes et de Sauvetage Nautique… Pouvez-vous expliquer aux spectateurs souvent néophytes, les règles d’un tournoi de joutes ?

Les joutes nautiques languedociennes sont pratiquées dans 18 villes d’Occitanie. L'épreuve reine est le fameux Grand Prix de la Saint-Louis à Sète autour du 25 août, mais un classement par points sur la saison, un championnat de France et une Coupe de France existent également dans trois catégories de poids et d'âge : juniors, seniors et lourds.

Le déroulement d’un tournoi obéit à des règles bien précises. Deux barques, « la rouge » et « la bleue », sont propulsées par huit à dix rameurs et guidées par deux barreurs, les « timoniers patrons ».

Les compétiteurs appelés « jouteurs » ou « Chevaliers de la tintaine » vêtus intégralement de blanc, sont positionnés sur une plate-forme se situant à près de trois mètres de l'eau, à l'extrémité de chaque barque. Cette plate-forme porte le nom de « tintaine » ; elle est équipée de cale-pieds permettant au jouteur de s’arc-bouter pour résister au choc de la lance de son adversaire, et est soutenue par des poutres de 8 mètres de longueur appelées « la bigue ».

Les deux barques se font alors face, et se dirigent l'une vers l'autre, jusqu'à l'impact final. Au moment de l'assaut, les deux bateaux se frôlent toujours par la droite pour permettre aux jouteurs de réaliser « la passe ». Munis de leur « lance » et du « pavois », l'objectif des jouteurs est de faire tomber son adversaire à l’eau. Le vainqueur est celui qui reste en place sur la tintaine après la passe ; trois tentatives au maximum sont autorisées.

 

Au fil des ans, les tournois de joutes attirent un public de plus en plus nombreux, toutes générations confondues… Comment expliquez-vous ce phénomène ?

En effet, ces tournois séduisent autant les autochtones que les vacanciers qui recherchent de l'authenticité, des traditions, une histoire culturelle. Les joutes correspondent totalement à cette demande. Pour toutes ces personnes, c’est la découverte d’un sport vraiment spectaculaire, typique et haut en couleurs. Et c’est aussi pour cela que les jeunes générations manifestent un intérêt croissant pour cette discipline. Désormais, notre rôle est de faire preuve de plus de pédagogie pour inciter les jeunes à venir rejoindre notre club pour qu’ils deviennent les rameurs et les jouteurs de demain !

 

Pour quelles raisons la musique est-elle omniprésente lors des tournois de joutes languedociennes ?

La musique fait partie des traditions des joutes languedociennes. Une pena est toujours chargée de ponctuer les exploits des jouteurs, tandis que les rameurs ont droit à deux musiciens embarqués, un hautbois traditionnel du Languedoc et un tambour, assis à la proue de chaque barque. Ils donnent la cadence aux rameurs et jouent une musique particulière « la charge des joutes » dès que la barque entre en mouvement.

 

De quelle manière est constitué le jury?

Les juges sont au nombre de trois ; le président du jury est une personne qui appartient au club qui reçoit, et il est entouré de deux assesseurs venus de deux clubs différents. Il faut bien comprendre que les joutes sont un sport individuel. Chaque jouteur combat pour lui-même et emporte des points au fil de la saison qui comptent pour le classement général de la Ligue d’Occitanie. Parmi l’ensemble des fautes sanctionnées, je citerai «  la lance courte » qui est éliminatoire car la lance doit impérativement rester sous le bras et ne surtout pas dépasser derrière le jouteur, et « la joute dangereuse » qui pénalise une frappe en dehors des surfaces autorisées.

CONTACT Sébastien Mulot au 06 81 70 13 16

 

Accès direct