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Jean Costes : Entre ciel et mer portrait d’un curé singulier

 C’est un personnage qui a marqué Valras-Plage par sa bienveillance et sa liberté de ton. Arrivé en 2016, Jean Costes quitte sa charge de curé après quarante-sept ans de sacerdoce.

Le 6 juillet dernier, il avait réussi un joli pari : accueillir la messe télévisée dans l’église du Perpétuel Secours, offrant à notre station balnéaire un coup de projecteur national.
« Je ne pouvais pas rêver mieux pour partir », confie-t-il. Un départ légèrement anticipé, la fatigue de quarante-sept années de sacerdoce commençant à se faire sentir.

Un parcours hors normes

Ordonné en 1978, il a d’abord exercé quatorze ans à Clermont-l’Hérault auprès des jeunes, avant de vivre une expérience marquante : huit ans au Mali. « Cela m’a permis d’approfondir mon humanité. On rentre transformé, avec une autre vision des choses essentielles, comme la vie et la mort. »
Là-bas, ce fils de paysan a contribué autant à l’éducation qu’aux techniques agricoles. De retour en France en 2001, il a exercé à Murviel et Magalas jusqu’en 2007, puis à Pézenas. En 2016, il prend en charge deux paroisses regroupant les communes de Valras-Plage, Sérignan, Sauvian et Vendres d’une part, Cers, Villeneuve-lès-Béziers et Portiragnes d’autre part.

Le curé et sa ville

« Le Valrassien est rouspéteur », sourit-il. Pourtant, il garde un souvenir tendre de ses années ici : les messes bien suivies et très chantées, portées par les Voix d’Orb, la fidélité des vacanciers et même, quelques lectures d’évangile directement sur la plage.
Le 12 septembre dernier, salle Guy Combes, il a salué une dernière fois les membres de la chorale. Sa dernière messe s’est tenue fin août à Sérignan ; il s’installera très prochainement au Caylar, dans une maisonnette aménagée par son frère.

Un homme à part

Jean Costes assume une personnalité résolument atypique. « Ma parole libre dérange. ». Il raconte souvent qu’on lui dit : « Vous n’avez pas l’air d’être un curé. »
Sa réponse fuse : « Je n’en ai pas l’air parce que je le suis ! »

Sa liberté, il l’exerce aussi vis-à-vis de l’institution : « En vieillissant, la vie nous mate. Les principes sont un peu différents de quand on est jeune. » Avec ses paroissiens, il revendique « un rapport paternel ». Sa formule favorite, il la répète sans détour : « Une église sans humanité, ce n’est pas une église, c’est une secte ! ».

Et maintenant ?

S’il ne ferme pas la porte à l’écriture pour raconter son expérience africaine, Jean Costes veut surtout profiter d’un temps plus apaisé. Cinéphile, amateur de vélo, il s’est aussi découvert gastronome : « Le mercredi matin, je vais au marché et je me fais des petits plats ! ». Il sait sa paroisse entre de bonnes mains : Christophe Paczof, un confrère de longue date qu’il avait recommandé, et le jeune vicaire Radek, « tous deux dans ma droite ligne de bienveillance ».

 

Le questionnaire de Proust de Jean Costes

Fidèle à son franc-parler, Jean Costes s’est prêté à un mini portrait chinois, livrant des réponses à son image : authentiques et sincères

Votre devise ?
Faire attention à l’humain d’abord.

Votre plus grande réussite ?
Être arrivé à vivre dans un pays autre que le mien en m’y insérant comme s’il était le mien !

De quelle expression abusez-vous ?
Pas une expression mais un concept : le questionnement. Il faut comprendre avant de juger, de condamner.

À quelle occasion mentez-vous ?
Jamais (rires). Dans les situations délicates… Je ne dis pas toute la vérité.

Votre plus grande extravagance ?
Je n’en vois pas, mais si j’en ai une, elle est culinaire !

Votre idée du bonheur parfait ?
Il n’y en a pas. Être heureux, c’est être bien dans la situation présente, accueillant ce qui arrive.

La vertu la plus surfaite ?
Le m’as-tu-vu !

La plus grande qualité chez un homme ?
La bienveillance.

La plus grande qualité chez une femme ?
La tendresse.